Pathologie de la cheville

La cheville est une articulation vulnérable et la plus atteinte chez les sportifs. En effet, elle est trés sollicitée lors de la pratique sportive et est soumise aux traumatismes quelles que soient la pratique et les circonstances.

L’articulation de la cheville, aussi appelée talo-crurale, est constituée par la fibula (péroné), le tibia ainsi que le talus (astragale). Cette articulation est stabilisée sur sa partie externe par le ligament collatéral latéral, sur son versant interne elle est tenue par le ligament collatéral médial.

Il s’agit d’une articulation trés stable permettant un seul type de mouvement qui va permettre le déroulé du pas : mouvement de flexion dorsale (pointe de pied vers le haut) et de flexion plantaire ou extension (pointe de pied vers le bas).

La traumatologie de la cheville est riche et variée, elle va regrouper des lésions osseuses, ligamentaires, tendineuses ou cartilagineuses.

L’entorse

Il s’agit d’un acccident trés courant puisqu’il représente le traumatisme le plus fréquent de l’appareil locomoteur, il est à l’origine de 7 à 10% des consultations d’urgence hospitalière.

L’entorse peut aller du simple étirement ligamentaire à la rupture complète du ligament. En effet, dans 90% des cas, il s’agira d’une atteinte du ligament collatéral externe de cheville. Ce ligament est composé de 3 faisceaux : le faisceau antérieur (ligament talo-fibulaire antérieur), le moyen (ligament calcanéo-fibulaire), le postérieur (ligament talo-fibulaire postérieur).

Le pied réalise un mouvement d’inversion et se bloque en position de varus.

Il existe 3 stades d’entorses :

  • Entorse bénigne : l’un des faisceaux de ligament est retiré, sans rupture ni arrachement, on va retrouver une douleur et un gonflement variable. La mobilité de la cheville est conservée.
  • Entorse moyenne : l’un des faisceaux du ligament est déchiré, un deuxième faisceau est étiré ou rompu de façon partielle, la rupture du système ligamentaire est incomplète. Douleur intense, la mobilité du pied est anormale, l’appui est douloureux, voire impossible.
  • Entorse grave : l’un des 3 faisceaux du ligament est rompu totalement. La douleur est immédiate, violente, perte totale de mobilité, on aura un gonflement immédiat, une ecchymose, douleur prononcée à la pression.

Ainsi, selon le degré de gravité de l’entorse, un traitement anti-inflammatoire, un plâtre voire même la chirurgie est préconisé. Une fois la cicatrisation du ligament terminée, des séances de kinésithérapie devront être organisées.

Mais une entorse de cheville peut présenter des séquelles qui sont l’instabilité et la laxité chronique de l’articulation talo-crutale ; c’est le signe fonctionnel des entorses à répétition associé à une sensation d’insécurité lors de la marche, le plus souvent en terrain irrégulier mais aussi à plat.

C’est à ce stade que l’on utilise les semelles orthopédiques qui stabiliseront l’arrière pied à l’aide d’un élément pronateur permettant de soulager le faisceau distendu du ligament, prévenant ainsi les mouvements d’entorse de cheville.

Le syndrome du sinus du tarse

C’est un syndrome qui apparait le plus fréquemment chez un patient aprés un traumatisme mineur, une entorse par exemple, ou encore après une fracture malléolaire.

Le sinus du tarse est une sorte de tunnel osseux dans lequel va passer le ligament puissant qui est le ligament talo calcanéen. Le syndrome du sinus du tarse correspond à la souffrance de ce ligament et de son paquet vasculo nerveux secondairement à un traumatisme initiale.

En effet, le patient va ressentir une sensation d’instabilité lors de la marche surtout sur les terrains irréguliers qui vont provoquer les douleurs.

Le traitement podologique par orthèses plantaires consistera avant tout à stabiliser l’arrière pied afin de limiter tous les mouvements de latéralité pouvant amplifier ces douleurs.

Les tendinopathies D’Achille

La tendinite d’Achille

La motricité de la cheville est assurée par différents éléments tendino-musculaires dont le tendon d’Achille. Celui-ci va être soumis à de fortes contraintes qui vont entrainer des tendinopathites, voire rupture du tendon lui-même.

Le tendon d’Achille est le plus épais tendon du corps humain. Quand ce tendon tire sur le talon, il nous permet de nous mettre sur la pointe des pieds et donc de nous propulser vers l’avant lors de la marche et de la course. Avec l’âge, ce tendon sera de moins en moins souple.

Les lésions du tendon d’Achille se retrouvent sur une portion comprise entre 2 et 5 cm au-dessus de son insertion sur le calcanéum, car il s’agit de la région tendineuse la moins bien vascularisée et soumise au maximum de contraintes.

Il existe divers facteurs qui vont favoriser le surmenage du mollet causant ainsi la tendinite d’Achille, notamment la pratique sportive, les chocs liés au terrain, les chaussures inadaptées, une déshydratation du sportif, des infections urinaires, des troubles ORL, etc.

La douleur va apparaître progressivement, elle se manifeste au bout de quelques minutes d’effort, disparaît à chaud, et réapparaît à froid en fin de pratique sportive.

Le traitement consistera essentiellement en des séances de kinésithérapie (CF protocole de STANISH), et le port des semelles orthopédiques incluant des talonnettes en matériaux amortissants permettra de diminuer les contraintes mécaniques au niveau de la musculature postérieure.

La maladie de Halglund

Il s’agit d’une enthésopathie, c’est-à-dire une pathologie d’insertion tendineuse à la base du tendon d’Achille. Elle se caractérise sur le plan anatomique par une saillie de l’angle postéro supérieur du calcanéum.

C’est une pathologie de conflit. On va retrouver des lésions tendineuses par compression du tendon entre l’os et le contrefort arrière de la chaussure entrainant la formation de bursite rétro calcanéenne (inflammation des bourses séreuses), et des callosités au niveau de la peau du fait des frottements avec la chaussure.

Tendinipathie du tibial antérieur, tibial postérieur et tendinopathie des fibulaires

L’équilibre dépend non seulement des ligaments mais aussi des tendons présents de part et d’autre. En effet :

  • Sur le bord médial (interne) de la cheville, on aura le tendon du tibial postérieur, du tibial antérieur, des fléchisseurs des orteils qui seront varisants (supinateurs ou anti-valgisants) ;
  • Sur le bord latéral (externe) de la cheville, les tendons des fibulaires latéraux qui seront eux valgisants.

Tendinopathie des fibulaires

On peut retrouver ces tendinopathies suite à un choc ou après des efforts répétés. La douleur sera localisée en arrière de la malléole externe. La luxation des fibulaires est le plus souvent traumatique et survient après une déchirure de la gaine fibreuse des tendons des fibulaires.

C’est au cours d’un mouvement forcé du pied en flexion dorsale que les tendons des fibulaires vont passer en avant de la fibula en rompant la gaine. Les tendons vont ensuite revenir à leurs places mais peuvent se reluxer en profitant du décollement de cette gaine.

C’est la palpation en arrière de la malléole externe qui va permette d’évoquer la douleur de façon précise.

Attention, une prise en charge trop tardive peut conduire à la rupture des tendons fibulaire ou même à des entorses de cheville.

Dans ce cas, le rôle des semelles orthopédiques sera de favoriser la stabilité de l’arrière pied.

Tendinopathie du jambier postérieur

Il s’agit de l’inflammation du tendon tibial postérieur, ce muscle a pour rôle de soutenir la voûte plantaire et d’empêcher l’affaissement de celle-ci. La douleur va se manifester en arrière et sur le pourtour de la malléole interne du pied.

Cette affection peut se retrouver après un choc sur le tendon résultant d’un contact violent lors de la pratique sportive par exemple, ou bien survenir suite à des hyper sollicitations de ce tendon.

En effet, on la retrouve généralement chez des patients présentant un valgus du pied trés marqué (forte pronation). La douleur va augmenter progressivement, s’amplifier durant la course et même persister après.

Le muscle tibial postérieur va s’allonger au fur et à mesure des contraintes répétées et son tendon va s’enflammer, on va se retrouver avec un gonflemment en arrière de la malléole interne.

Le traitement sera essentiellement le repos, éviter la course à pied avec les forts impacts réveillant la douleur, le glaçage pour diminuer l’inflammation. Et le port de semelles orthopédiques permettra de soutenir le tendon du tibial postérieur permettant ainsi le maintien du pied afin de relâcher les tensions exercées sur celui -ci.

Tendinopathie du tibial antérieur

Le muscle jambier antérieur est le muscle fléchisseur dorsal le plus puissant du pied. En effet, il va permettre de relever le pied. C’est également un muscle permettant le maintien de la voûte plantaire notamment lors de la marche mais aussi de la course.

La douleur se manifeste en avant de la cheville, avec un gonflemment, ce qui est un signe d’inflammation du tendon du tibial antérieur. De même, cette douleur va être ressentie sur le trajet du tendon avec une sensation de crépitement.

Il faut faire attention à l’adaptation du chaussant notamment aux chaussures montantes qui vont frotter contre le tendon au niveau du coup de pied, ce qui va favoriser l’agression répétitive du tendon.

Les semelles orthopédiques vont permettre de corriger le trouble statique du pied pouvant favoriser l’apparition de cette tendinopathie.

L’arthrose de la cheville

L’arthrose de la cheville est la dégénérescence du cartilage articulaire. Le cartilage recouvre les extrémités articulaires des os permettant la congruence des articulations, c’est-à-dire qu’il va faciliter les mouvements sans qu’il y ait de douleurs.

Au fil des années, on va avoir une destruction progressive de l’articulation du fait de la mort des cellules cartilagineuses (celles-ci ne se regenérant pas) ; ceci va provoquer une réaction inflammatoire avec gonflement et douleur articulaire.

Le symptôme principal de l’arthrose est la douleur, ainsi que la raideur et la gêne lors de la marche notamment lors du déroulé du pas.

L’arthrose peut aussi toucher des sujets jeunes notamment les sportifs ayant subi des traumatismes, ce qui équivaut à une arthrose post-traumatique suite à des blessures (entorse, fracture, déchirure ligamentaire), car une articulation a plus de chance de devenir arthrosique même après traitement.

Le rôle des semelles orthopédiques sera de limiter l’amplitude de l’articulation de la cheville afin de privilégier l’économie articulaire, afin de limiter l’usure progressive du cartilage et surtout de diminuer les douleurs.

Le traitement consistera donc à soulager les contraintes sur l’articulation mais aussi lutter contre le surpoids chez le sujet atteint.

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